Meilleurs voeux pour 2018 ! Qu'espérer sur les dimensions socio-éco-techno du numérique ?

Le 15/01/2018 - 00h00


Une économie bientôt en pleine forme, un CES Las Vegas plus innovant que jamais, que demander de plus pour 2018 ? Avec force, la construction d’une Europe qui permette enfin l’émergence de géants continentaux de l’innovation face à l’écrasante domination américaine et chinoise. Notre dernier ouvrage, « 100 idées pour une France numérique » a décrit la nécessité d’un marché européen - et dans un premier temps franco-allemand - de l’innovation, sur les nouveaux sujets tels que l’IA ou l’industrie 4.0 par exemple. Depuis la première conférence franco-allemande sur l’économie numérique qui s’est tenue à Paris en 2015, nos dirigeants ont annoncé la création d’un fonds d’un milliard d’euros destiné à soutenir la croissance de nos start-up. Une Académie franco-allemande de l’industrie du futur a même été lancée par l’institut Mines-Télécom et l’Université Technique de Munich. Mais l’essentiel demeure la réduction des freins à l’émergence de scale-up européennes, le développement de lieux d’innovation locale (fablabs, makerspaces et hackerspaces), la fourniture d’un effort intense d’investissement en capital risque via la Bpifrance et KfW, mais aussi et surtout via des fonds privés, sans oublier la création d’un label garantissant la sécurité des données stockées.


Comment ne pas évoquer également le rôle de l’Union Européenne qui, elle aussi, se doit de participer à l’émergence d’un marché européen du numérique. Alors que le Parlement estime qu’une telle avancée permettrait de faire croître le PIB de l’Union de 415 à 500 milliards d’euros par an, la Commission de Bruxelles a dévoilé ses priorités. Elle préconise notamment le renforcement de la sécurité des objets connectés par certification, la libre circulation transfrontalière des données à caractère non personnel, la création d’une agence de cyber sécurité européenne  et le respect de règle de concurrence pour les plateformes en ligne. La question de la fiscalité numérique devra elle aussi être abordée au niveau européen.


Si les initiatives et propositions sont légion, elles devront être mises en œuvre de concert par l’Allemagne et la France. Nos deux pays ne doivent plus hésiter et nos dirigeants peuvent dès à présent s’inspirer de l’audace dont ont fait preuve les chefs d’Etat qui les ont précédés. Ainsi, pourquoi ne rêverions nous pas à la création d’un véritable ministère franco-allemand du numérique ? Une telle institution serait la plus à même de recueillir et mettre en œuvre l’ensemble des initiatives de compétitivité, des domaines d’expérimentation et autres propositions concrètes qui permettraient de faire de la vieille Europe une super puissance du numérique.

Luc Bretones
Président de l'Institut G9+, Think tank pluriel et apolitique, au service du développement du Numérique en France.