Comment l’Intelligence artificielle façonne déjà le travail du futur ?

Le 13/12/2017 - 00h00

Le co-fondateur de Google, Sergueï Brin nous a prévenu : « Nous ferons des machines qui raisonnent, pensent et travaillent mieux que les humains ». Les experts ne s’attendaient pas à ce qu’une machine batte le plus grand champion de go avant des décennies. Le futur s’entrechoque déjà avec le présent. La vitesse d’apprentissage fulgurante de l’IA est bouleversante. Le machine learning, le deep learning, permettent de créer des intelligences artificielles extrêmement puissantes dans leur domaine. La rupture avec l’ancien monde va être telle que nous devons nous interroger sur son impact inéluctable en matière d’emploi (productivité, compétitivité, création et/ou destruction de postes).




La moitié des emplois d’aujourd’hui est menacée par l’IA et la robotisation de demain. En France, c’est 3 millions de postes qui devraient disparaître avant 2025. 42 % des emplois font face à une forte probabilité d’être automatisés tôt ou tard. Et pas seulement les métiers manuels ou nécessitant peu de connaissances intellectuelles. Le diagnostic des cancers, qui pour rappel est la première cause de mortalité prématuré en France avec presque 400 000 nouveaux cas chaque année, est aussi en passe d’être automatisé. Devant l’incapacité des groupes pharmaceutiques à endiguer le développement des cancers, (en augmentation de plus de 300 % depuis 1980 pour certains cancers, prostate, thyroïde, poumon etc..), l’IA est déjà aux avant-postes. L’IA Watson, candidat malheureux d’IBM à la présidentielle américaine de 2016, peut déjà diagnostiquer certains cancers mieux que les cancérologues.

L’équipe « Cognitive solutions » affirme que son bébé peut comprendre notre langage et qu’il peut faire le lien entre plusieurs concepts. Pour faire simple, l’IA explore et comprend des informations contenues dans une base de données (Big data), tel qu’un corpus de publications médicales (qu’un homme mettrait une vie à lire) ou l’historique médical d’un patient. C’est ce que l’on appelle le deep learning ou la méthode d’apprentissage de l’IA. Elle peut ainsi réaliser des diagnostics bien plus fiables que ceux des humains pour peu qu’on lui fournisse un rapport médical détaillé dans lequel elle pourra trouver l’évolution de notre santé, grâce à une collecte régulières d’informations médicales (tension, analyse sanguine, poids etc…). En 2012 déjà, elle a diagnostiqué le cancer du poumon avec un taux de succès de 90 % avec seulement 600 000 données médicales, 2 millions de pages de revues spécialisées et les dossiers médicaux de 1.5 million de personnes.

D’ici 2030, il sera probablement interdit de faire des diagnostics sans un système expert de ce type. Si nous décidons de collecter régulièrement des données pour que l’IA puisse réaliser son diagnostic, ses chances de succès sont énormes. Se prendre en photo chaque semaine via son smartphone, lequel peut permettre à une IA de détecter un cancer de la peau. Les dermatologues ont du souci à se faire devant leurs difficultés à régler le problème de l’acné. L’IA se chargera de trouver la solution pour eux. Bref, des pans entiers de la médecine ne nécessiteront bientôt plus l’avis humain.

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